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L’interprofessionnalité : construire des ponts et non pas des barrières

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L’interprofessionnalité : construire des ponts et non pas des barrières
L’interprofessionnalité : construire des ponts et non pas des barrières

Pour lancer ce dossier spécial, Onlib’Infos a sollicité l’éclairage de Catherine Sauvat, présidente d’Emerize, tout premier Think tank créé autour de l’interprofessionnalité du chiffre et du droit.
Rassemblant les expériences de chacun, Emerize partage les bonnes pratiques couvrant tant le développement de pratiques interprofessionnelles que les évolutions en matière de management, de croissance, de formation, de gestion de crise et d’optimisation organisationnelle et financière. 

Quelles sont les tendances importantes dans le domaine de l'interprofessionnalité entre les professions juridiques et du chiffre ?

L’interprofessionnalité, formelle ou informelle, continue à se développer. Entre toutes les professions présentes dans notre Think Tank, on observe de multiples collaborations plus ou moins structurées (notaires / avocats, CPI / avocats, experts-comptables / avocats, huissiers, etc.). Le dénominateur commun à toutes ces coopérations est l’ambition de trouver la meilleure réponse possible aux besoins de leurs clients. Parmi ces besoins, les problématiques pluridisciplinaires complexes sont de plus en plus importantes et deviennent difficiles à maîtriser seul, sans la collaboration avec d’autres professions.

Qu’offre l’interprofessionnalité face à l’évolution des pratiques professionnelles ?

Intelligence artificielle, concurrence accrue, émergence de nouveaux enjeux sociétaux...  Ces défis auxquels toutes les professions sont aujourd’hui confrontées, constituent un terrain propice au développement de l'interprofessionnalité. La collaboration interprofessionnelle permet une approche holistique de toutes ces problématiques en combinant les expériences et compétences complémentaires de chaque profession. Favoriser le partage d’expérience et le développement interprofessionnel entre les diverses professions du conseil est au cœur du processus de réflexion qu’offre Emerize.

Comment les défis technologiques (IA, blockchain, etc.) ou les contraintes en matière de RSE influent-ils sur la collaboration entre les différentes professions ?

La question de l’IA, et plus globalement des avancées technologiques, oblige les professionnels du chiffre et du droit à réévaluer leurs compétences et leurs approches pour relever ce défi commun. Mais ce n’est pas le seul. La gestion des données volumineuses, la protection de la vie privée, la conformité réglementaire ou la résolution de problèmes complexes sont autant d’enjeux décisifs et communs à toutes ces professions.
Pour ce qui est de la RSE, les entreprises sont de plus en plus conscientes de leur impact sur la société et l'environnement. C'est ici que l'interprofessionnalité entre en jeu car en unissant leurs compétences et leurs ressources, les structures sont en mesure de proposer des solutions globales et efficaces, qui aident les clients à relever les défis de la RSE avec succès.

Comment les différences culturelles et réglementaires entre les différentes professions sont-elles gérées dans le processus de collaboration ?

L’interprofessionnalité est maintenant bien inscrite dans le paysage réglementaire. De nombreuses questions déontologiques propres aux différentes professions sont maintenant mieux connues et mieux traitées. Bien sûr, les questions de la confidentialité des données et de l’incompatibilité des données restent des préoccupations fortes de certaines professions, mais en pratique, on s’aperçoit que le professionnel arrive à trouver des solutions répondant aux préoccupations de leurs ordres respectifs.

Quelles sont vos prévisions pour l'avenir de l'interprofessionnalité entre les professions du droit et du chiffre ?

Les possibilités d’interprofessionnalité et les moyens d’y parvenir sont tellement nombreux, de même que les problèmes sont de plus en plus pluridisciplinaires et complexes que je pense que l’on peut prédire un bel avenir à l’interprofessionnalité. Dans un contexte où l’efficacité prime, les clients sont de plus en plus enclins à privilégier les solutions à « guichet unique ».

Quelle est votre définition de l’interprofessionnalité ?

L’interprofessionnalité des métiers du chiffre et du droit consiste à faire travailler ensemble, des professionnels issus de professions différentes. La synergie et la complémentarité des compétences sont réalisées dans le respect des limites d’intervention de chacun. L’interprofessionnalité permet à la fois :

  • D’optimiser les réponses à apporter aux besoins des clients en garantissant ainsi le plus haut degré de compétence ;
  • Un continuum de services fournis par des professionnels habitués à travailler ensemble ;
  • De développer de nouvelles offres de services à forte valeur ajoutée.

Diriez-vous que l’interprofessionnalité est attractive pour les jeunes ?

Oui, je crois que l'interprofessionnalité peut jouer un rôle non négligeable pour rendre plus attractives les professions réglementées. En rassemblant les ressources et les compétences, cette collaboration entre différents métiers permet de proposer des perspectives professionnelles plus riches, donnant ainsi aux jeunes professionnels la possibilité d’acquérir des compétences techniques plus larges et de mieux comprendre ainsi les problématiques étendues auxquelles sont confrontés leurs clients.

Quelles recommandations donneriez-vous aux professionnels pour que l’interprofessionnalité porte ses fruits ?

En tout premier lieu, je dirais qu’il est absolument essentiel de vérifier qu’il y a bien un projet commun, une ambition commune qui transcendent les professions concernées. Des flottements sur cette vision commune sont une source d’échec sur le long terme.

Plusieurs autres éléments fondamentaux s’ensuivent :

  • Vérifier que chaque professionnel comprend ce que cela veut dire d’être une organisation interprofessionnelle ;
  • Partager des modalités de fonctionnement ;
  • Être ouvert d’esprit et à l’écoute de l’autre : il faut reconnaître la valeur des compétences et bien comprendre les complémentarités de chaque profession et ce qu’elles peuvent apporter dans la résolution des problèmes ;
  • Communiquer et partager ses savoirs ;
  • Respecter les règles déontologiques de chaque profession.

Pour résumer, je dirais qu’il s’agit de partager un état d’esprit. De savoir construire des ponts et non pas des barrières, afin que la valeur unique de chaque profession et la complémentarité qu’elles apportent puissent être reconnues, au bénéfice de toutes les parties prenantes.

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