Témoignage de Philippe PETIT
Vétérinaire - installé en Centre Val de Loire
Quel a été votre parcours depuis votre diplôme ?
Diplômé en 1984 j’ai travaillé chez différent confrères pendant 2 ans comme salarié (pour apprendre mon métier !) puis je me suis associé en reprenant 50 % des parts d’une société de fait que l’on a transformé en SCP pour l’occasion, remplaçant un départ en retraite dans une clientèle mixte à prédominance rurale à l’époque.
Après 5 ans d’exercice il est apparu que le développement de l’activité concernant les petits animaux de compagnie (chiens et chats) nous imposait la construction de nouveaux locaux mieux adaptés à cet exercice. Nous avons profité avec mon associé de l’époque de ce grand changement pour intégrer dans notre équipe le vétérinaire concurrent de la ville.
L’activité « rurale » a depuis diminué régulièrement pour passer en 30 ans de 90% à 5% de l’exercice global, ce qui, dans une petite commune rurale de 10 000 habitants n’ayant pas pris le virage industriel ou touristique adéquat et s’est de ce fait vidé de sa population active ne nous a pas permis de remplacer les associés partant en retraite.
De ce fait je suis maintenant gérant unique au sein d’une SELARL qui emploie un vétérinaire salarié, deux auxiliaires spécialisées et une apprentie auxiliaire.
Parlez-nous de votre profession – la jugez-vous conservatrice ou au contraire sait-elle s’adapter aux évolutions en matière juridique, financière ou fiscale ?
La profession vétérinaire est régie par un ordre qui a longtemps freiné tout ce qui pouvait permettre une évolution commerciale de notre exercice en clamant que nous exercions un art qui n’avait pas de rapport avec le commerce.
Vision idyllique mais ne prenant pas du tout en compte l’évolution de la société dans laquelle nous exerçons notre « art ».
Les directives européennes sont passées par là et maintenant après une réécriture du code de déontologie de nombreuses possibilités nous sont offertes (sites internet, exercice multi-site, publicité encadrée…).
Au niveau des statuts juridiques, le conservationnisme était identique mais les choses évoluent favorablement nous permettant d’avoir accès à des formes plus adaptées aux nouveaux modes d’exercice.
Quelles sont les principales évolutions techniques récentes de votre activité, et quelles en sont les répercussions sur votre pratique au quotidien ?
Le web et tous les sites de réseaux sociaux font exploser toutes les frontières qui nous encadraient de façon rigide dans notre exercice ce qui permet aux plus aguerris à ces nouveaux modes de communication de dépasser les limites géographiques classiques des clientèles créant une concurrence interne inconnue à ce jour.
La crise du milieu rural ces dernier mois amplifie encore plus les modifications de notre profession.
Le comportement des propriétaires d’animaux a-t-il change depuis quelques années (et en quoi) ?
Du statut de « vétérinaire de famille » nous sommes passés à celui de prestataire de services ce qui modifie énormément le relationnel avec les personnes qui sont devenus de ce fait des clients.
Referiez-vous le même parcours de la même façon, et si non : que modifieriez-vous ?
Cette évolution rapide de la perception du rôle du vétérinaire par les propriétaires d’animaux n’est pas très satisfaisante et m’amène tout naturellement à penser que si le choix devait être refait aujourd’hui je privilégierais plutôt la médecine humaine.
Quelles seraient les trois premières raisons que vous donneriez à un jeune scientifique pour l’inciter à rejoindre votre formation / votre profession ?
Métier très varié permettant d’explorer une multitude de facettes.
Possibilité d’être entrepreneur.
Contact humain varié.
Votre banque est là pour vous aider, vous accompagner, mais au-delà du strict aspect financier, que relevez-vous d’important qu’INTERFIMO/LCL puisse vous apporter ?
Vision avec recul de la profession permettant une analyse plus spécifique des besoins.