Prix de cession des pharmacies : un marché à deux vitesses
Au-delà d’une croissance historique du chiffre d’affaires et d’une année record en termes de transactions, l'étude sur les prix de cession réalisée par Interfimo en 2021 montre une apparente stabilité des prix qui cache en réalité des dispersions de plus en plus importantes en fonction de la taille et de la typologie des officines.
2021 fut une année éprouvante pour les officines dont certaines ont vu leurs missions transformées en profondeur depuis le début de la crise sanitaire. Résultat : un marché à deux vitesses avec des écarts-types qui se creusent un peu plus chaque année entre les pharmacies de grande taille et les plus petites.
Chiffre d’affaires : les nouvelles activités font la différence
2021 est sans conteste une année record. Le chiffre d’affaires des officines affiche une croissance exceptionnelle de 6,5%, la plus forte depuis 20 ans, due principalement aux nouvelles activités liées à la crise sanitaire : tests covid, vaccins, etc. Mais toutes les officines ne sont pas armées de la même façon pour répondre à ces nouvelles missions et certaines n’ont pas été en mesure de suivre le mouvement. “Pour vacciner, il faut mettre en place un local dédié et donc avoir de la place et du personnel pour le faire” précise Jérôme Capon, Directeur du réseau chez Interfimo. “Des écarts importants se sont creusés entre les pharmacies qui ont pu mettre en place cette stratégie de développement pour offrir ces nouveaux services, et celles qui ont de plus en plus de mal à s’adapter en raison d’équipes réduites ou de locaux trop exigus”.
Un marché resté dynamique mais une amplitude bien plus grande entre les officines
Premier constat, celui d’un marché des transactions d’officines (ventes et associations) resté extrêmement dynamique malgré la crise sanitaire avec un nouveau record de transactions et 1 600 opérations enregistrées contre 1 503 en 2020. Deuxième constat, celui d’une stabilité́ de la moyenne des prix de cession par rapport à 2020, tant en multiple de l’EBE (6,3 fois l’EBE) qu’en pourcentage du chiffre d’affaires (78 %).
Et pourtant, sous cette apparente stabilité, se cachent des dispersions de plus en plus importantes. “Notre étude montre une fracture qui s’est accentuée entre petites et grandes officines en termes de croissance de chiffre d’affaires, de rentabilité́ et de valorisation” affirme Arnaud Loubier, président du directoire d’Interfimo. Les plus grosses pharmacies (+2M€ de CA) ont progressé dans leurs prix et se vendent plus cher qu’avant. Au contraire, les petites pharmacies avec moins de moyen s’écartent de plus en plus du marché, avec des prix de vente en baisse, sur un marché pourtant haussier.
La taille de l’officine et son emplacement demeurent des critères déterminants du prix de cession. Quel que soit le calcul de référence (multiple d’EBE ou pourcentage du CA), les pharmacies de centres commerciaux, d’un chiffre d’affaires généralement supérieur à 2M €, n’ont pas enregistré de baisse d’activité et restent très attractives.
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