Assurances : les points clés pour sécuriser l’avenir de sa famille et de son entreprise face à l’évolution des risques
Connaissez-vous précisément vos couvertures en cas d’accident de la vie ou de cyberattaque par exemple ? Onlib’Infos vous propose un rappel de quelques points clés à avoir bien en tête pour se protéger efficacement contre les imprévus et garantir la pérennité de son activité professionnelle.
Zoom sur l’assurance emprunteur, la prévoyance et l’évolution des risques avec nos deux experts en la matière : Eric Rojkoff, directeur assurances de LCL et Francis Brune, responsable ingénierie financière et patrimoniale chez NTERFIMO.
Spécificité des risques liés à l’activité libérale
Variabilité des revenus, protection sociale limitée, obligations financières lourdes, gestion de données sensibles, responsabilité individuelle accrue... Les professionnels libéraux sont exposés à des risques spécifiques qui influencent leurs besoins en matière d'assurance. « L’entreprise libérale recouvre une multitude de modes d’exercices possibles. Le professionnel exerce-t-il seul son activité ou en société ou au sein d’une entreprise libérale d’une taille plus conséquente type PME ou ETI ? Les besoins en assurance peuvent être très différents » explique Francis Brune. « Chez INTERFIMO, nous intervenons au stade du financement du projet et sur la question de l’assurance du crédit qui peut être mise en place. La problématique est simple : en cas d’accident de la vie, que pouvons-nous prévoir pour que cela ne vous mette pas en difficulté sur le plan professionnel mais également personnel ? ».
Des produits d’assurance spécifiques ...
La problématique assurance du professionnel libéral doit être étudiée avec précision en fonction de la situation dans laquelle il se trouve. « Pour bénéficier de la couverture la plus personnalisée et la plus évolutive possible, il est essentiel d’avoir la vision combinée des experts d’INTERFIMO qui disposent d’une connaissance précise des besoins des professions libérales et du spécialiste en assurance. L’objectif est de garantir non seulement la protection contre les risques professionnels mais aussi la sécurité financière à long terme. Cette vision duale permet ainsi de bénéficier d’un conseil dans le temps, en cohérence avec l’évolution de situation familiale et la mutation des risques » précise Éric Rojkoff.
« Prenons le cas de l’assurance emprunteur, nous travaillons avec les assureurs sur des produits spécifiquement conçus pour les professionnels libéraux. Par exemple, en matière d’invalidité, nous suggérons de recourir à des polices qui permettent d’estimer l’invalidité en fonction de son incidence sur la vie professionnelle, uniquement donc sur la base d’un barème dit professionnel. Ainsi, un chirurgien qui se blesse à la main chez lui en faisant du jardinage et ne peut plus opérer sera plus facilement couvert et mieux indemnisé. Pour les pharmaciens, nous vérifions également systématiquement si la police d’assurance emprunteur comporte la clause dite « pharmacien » : si le professionnel libéral est interdit d’exercer à la suite de maladie ou accident par le Conseil de l’Ordre, l’assurance assimile cela à la Perte Totale et Irrémédiable d’Autonomie (PTIA) et va prendre en charge le remboursement du crédit. » explique Francis Brune. Enfin, il est également indispensable de veiller à l’adéquation entre le style de vie du professionnel et l’assurance souscrite, « avec une attention particulière qui doit être portée aux exclusions de prise en charge sur certaines pratiques sportives, ou sur les risques de maladie ou d’accident survenus à l’étranger par exemple » précise Francis Brune.
Assurance emprunteur ET/OU prévoyance ?
« Je n’ai pas besoin de prendre une prévoyance car j’ai déjà une assurance emprunteur... ». Cette confusion est courante chez nombre de professionnels libéraux. Or, comme le souligne Éric Rojkoff, il s’agit bien de prestations très différentes : « l’indemnité d’une assurance emprunteur est destinée au préteur, l’indemnité d’une prévoyance va à la famille ». L’assurance emprunteur, bien que nécessaire pour garantir le remboursement d'un prêt, ne prend pas en compte la perte de revenus ni les frais supplémentaires potentiellement engendrés par une période d'inactivité. « En couvrant, par exemple, les charges supplémentaires liées à la maladie ou l’accident (soins à domicile, déplacements supplémentaires, garde d’enfants ou autre) ou la perte de revenu subie par le conjoint survivant, la prévoyance va permettre à la famille de maintenir un niveau de vie décent » précise Éric Rojkoff.
La période de crise sanitaire a mis en exergue la faible protection des professions libérales par le régime obligatoire. La prévoyance, dont les cotisations sont déductibles des impôts, offre une protection complète en proposant le versement d’indemnités journalières, de rentes d'invalidité et de capitaux décès, permettant ainsi au professionnel et à sa famille de préserver leur niveau de vie face aux aléas de la vie. « Ignorer l'importance de la prévoyance, c'est sous-estimer des risques qui peuvent sérieusement compromettre la stabilité financière à long terme » conclut Francis Brune.
Cyberattaques : les petites entreprises libérales en première ligne
Les petites entreprises libérales moins exposées aux risques de cyberattaques que les grands groupes ? Là encore, la perception est erronée. De plus en plus de professionnels libéraux sont visés par les cybercriminels en raison des données sensibles qu'elles manipulent, comme les dossiers médicaux, les informations financières et les documents confidentiels. « Si on constate que ce risque est bien appréhendé par les entreprises de grande taille, c’est nettement moins le cas pour les entreprises de taille plus modeste. Or, la gravité des conséquences d’une cyberattaque n’est pas uniquement liée à la taille de l’entreprise mais aussi à la sensibilité des données piratées » déplore Éric Rojkoff. Car le problème n’est pas uniquement celui de l’arrêt de l’activité le temps de la récupération des données. L’attaque entraine aussi des couts annexes comme l’intervention d’un avocat, les courriers aux clients pour les prévenir, etc. « Ainsi, nous conseillons à nos clients des solutions aux réponses multiples (intervention informatique, assistante juridique, technique, etc.) pour proposer les meilleures couvertures aux structures, quelle que soit leur taille » précise Éric Rojkoff.
Autre tendance sensible, la judiciarisation accrue...
Face au phénomène de judiciarisation de la société française, les structures de petite taille, sans service juridique, compensent cette situation par la souscription d’une protection et/ou la responsablité civile professionnelle (obligatoire). « Mais dans certains cas, c’est la responsabilité civile du dirigeant qui sera mise en cause en raison d’une faute de gestion par exemple, et les garanties précédemment citées ne couvriront pas les dommages causés à des tiers ou à l’entreprise elle-même » explique Éric Rojkoff. Dans ces cas-là, pour financer les frais de représentation, ce seront les biens personnels du dirigeant qui seront mobilisés. « Nous accompagnons donc les dirigeants sur les couvertures appropriées comme, dans ce cas, la souscription d’une responsabilité civile mandataire social, qui offre une protection spécifique du patrimoine des dirigeants en cas de mise en cause personnelle » précise Éric Rojkoff.